Depuis mai 2023, plus de 12.500 personnes ont été expulsées de leur lieu de vie, afin de faire place nette pour accueillir les JOP2024. La semaine dernière, à quelques jours du passage de la flamme olympique et du début des jeux, nous avons documenté la situation d’une dizaine de campements situés sur 4 lieux distincts du Nord-Est parisien et de la Seine Saint-Denis. Ces lieux de vie informels ont été expulsés et les personnes qui y vivaient se sont vues proposer une prise en charge exceptionnelle d’un mois, le temps de la compétition, sans aucune garantie pour la suite. Leurs tentes ont été remplacées par des bornes vélib, des tables de pique-nique ou encore des blocs de béton afin d’empêcher toute réinstallation de campement. Du jamais vu dans un temps si court ! Difficile de ne pas voir dans cette séquence la phase ultime du nettoyage social qui a lieu en Ile-de-France depuis plus d’un an et que nous documentons avec le Revers de la Médaille. Depuis mai 2023, ce sont ainsi plus de 12.500 personnes qui ont ainsi été expulsées, dispersées et invisibilisées dans des dispositifs d'accueil temporaires, sans solution d’hébergement durable et adéquat, qui ne font que renforcer leur isolement et leur précarité. De ce point de vue, les JOP2024 ne remplissent pas leur engagement d’être une grande fête populaire. Ils ne tiennent pas leur promesse d'être inclusifs et respectueux des personnes les plus fragiles. Bien au contraire, cet événement s'avère être, comme ce fut le cas dans d'autres pays, un accélérateur des expulsions et une opportunité pour éloigner et invisibiliser les personnes jugées « indésirables » de l’espace public. Nous avons interpellé à maintes reprises sur la manière dont les droits fondamentaux de ces publics en situation de grande précarité étaient quotidiennement bafoués. Nous poursuivrons nos interpellations les jours et semaines à venir, et mettons en place pendant tout l’été des maraudes afin de renforcer notre présence sur le terrain, et nos observations des atteintes aux droits, du non-accueil et des violences policières commises envers les publics les plus vulnérables. Merci de nous soutenir,
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